Semaine de 4 jours : "Le souci n'est pas de travailler plus, mais de gagner du temps dans votre vie"

 Laurent de La Clergerie  ©AFP - PHILIPPE DESMAZES
Laurent de La Clergerie ©AFP - PHILIPPE DESMAZES
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Série - "Ils font bouger le monde et les mentalités": France Inter se penche sur ceux qui façonnent l'avenir. Laurent de La Clergerie, PDG du groupe LDLC (e-commerce de matériel informatique), qui, au nom du bien-être au travail, met en place la semaine de 32 heures sur 4 jours et sans perte de salaire.

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  • Laurent De La Clergerie PDG du groupe LDLC

Laurent de La Clergerie a été inspiré par l'exemple de Microsoft au Japon qui avait offert le vendredi au mois d'août, avec une hausse de productivité de 40% constatée par la suite chez ses salariés : "Le gain que je voyais derrière tout ça : le week-end sera un vrai week-end, pas un week-end de rattrapage".

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Le 18 janvier prochain, ce patron appliquera donc la semaine de 4 jours à sa propre société. À l'annonce, il y a eu quelques salariés résistants : "Certains étaient contre, voulaient être impliqués plus. Mais le souci n'est pas de travailler plus, mais de gagner du temps dans votre vie". Ainsi, l'intégralité des équipes, même les cadres vont passer à ce modèle, mais les cadres vont perdre les RTT. 

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On se lance et, si je me trompe, ils auront gagné un jour.

"Derrière tout ça, le plus important, c'est le bien-être au travail, que les salariés ne se disent pas 'vivement que je rentre ce soir'. Ce n'est pas une question d'efficacité, quand les gens sont là, ils donnent le max, même si ce n'est pas le même pour chacun", poursuit le chef d'entreprise. 

Comment s'organiser : "80% des personnes ont choisi leur vendredi, mais ça ne marche pas, donc il a fallu réfléchir une nouvelle fois avec les salariés. Il va y avoir des binômes, des trinômes, où les gens vont tourner pour avoir leur vendredi".

Il y a 1 000 salariés dans LDLC, et son patron espère que le modèle va faire école, lui qui est surpris d'avoir déjà été contacté par d'autres chefs d'entreprises sur la mise en place de cette organisation : "Il y a une vraie culture de l'entreprise, c'est le moment pour passer le cap".

Quand cela a été annoncé, "ça été mal vécu, on m'a dit 'patron cégétiste, de gauche', mais il n'y aura aucun problème à appliquer ce modèle, et je vais aussi me l'appliquer dans une formule différente : me servir des heures libérées pour créer d'autres projets". 

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